Le premier Sommet International des Coopératives s’est tenu du 8 au 11 octobre 2012 à Québec. Rassemblant 2800 participants de 91 pays sur le thème « l’étonnant pouvoir des coopératives », il a été l’occasion de conférences, forums et tables rondes sur les enjeux économiques des coopératives. Avec plus d’un milliard de membres, les coopératives représentent un acteur majeur du tissu économique mondial. Au travers de ce Sommet, j’ai pu découvrir les valeurs, le fonctionnement et les enjeux des coopératives. C’est avec un regard de spécialiste en excellence opérationnelle que je vous propose une série d’articles sur l’univers des coopératives, en lien avec le domaine de l’excellence opérationnelle.
Dans ce premier article, je vais m’attarder sur les valeurs des coopératives et leur proximité avec les valeurs du lean.
Un fonctionnement démocratique
Le principe fondateur d’une coopérative est le modèle de gouvernance. La coopérative appartient aux membres. De plus, chaque membre détient une voix, quelque soit le nombre de parts qu’il ait dans sa coopérative. Ce principe partage ainsi le pouvoir entre tous les membres. Ce sont les membres qui décident des orientations et qui font les choix stratégiques pour leur coopérative. Concrètement, des membres sont élus et siègent au conseil d’administration, avec les dirigeants (salariés) de la coopérative.
Ce principe me rappelle l’une des règles de base de l’amélioration continue. Les personnes de terrain (opérateurs, techniciens, …) s’impliquent et ont une voix aussi importante que celle de leur gestionnaire dans la résolution de problèmes et le choix des solutions.
La place de l’humain
Dans les coopératives, l’humain est au cœur des préoccupations. Les coopératives veillent au bien être de leurs membres, mais également de leur communauté. La formation des membres, l’éducation du grand public, ainsi que l’entraide et l’engagement dans la communauté sont des principes fondateurs des coopératives. C’est d’ailleurs la raison principale pour laquelle les membres se regroupent et forment une coopérative.
Coté lean, cette valeur est également très présente : le principe clé de l’excellence opérationnelle est que chacun fait son travail de son mieux. PAr conséquent, une personne ne cause pas des erreurs. Des processus mal définis, incomplets ou défaillants sont la cause des erreurs. Le respect des individus est au centre de toutes les approches.
Voir loin
Par leur essence les coopératives ont une vision à long terme. Contrairement aux sociétés par actions cotées en bourse, elles ne sont pas assujetties à la publication de résultats trimestriels. Cette publication pousse les sociétés par actions à prendre des actions court-terme pour fournir des résultats rapides. Si les coopératives cherchent à maximiser les profits pour leurs membres, elles le font dans une vision long terme, avec des objectifs de pérennité.
L’excellence opérationnelle travaille aussi sur une vision long-terme. L’exemple le plus criant est la roue de Deming. La dernière étape (Act) vise à consolider les résultats obtenus, à les améliorer au besoin et à déployer les bonnes pratiques. C’est un cercle sans fin. La planification Hoshin planifie également sur le long terme.
Produire ce que le client demande
Enfin, les coopératives sont très orientées vers les clients. Souvent le client et le membre ne font qu’un. La coopérative va s’attacher à fournir au membre, le produit ou le service dont il a besoin. C’est la même chose dans le monde de l’excellence opérationnelle, ou le client est ramené au centre des décisions. Sa voix doit être écoutée pour lui fournir ce dont il a besoin.
Cette orientation vers le client/membre, et la satisfaction de ses besoins sont encore fois des valeurs ou principes communs entre les coopératives et l’excellence opérationnelle.
Le mouvement coopératif et l’excellence opérationnelle partagent les mêmes valeurs !
Pour en savoir plus sur l’importance des coopératives dans l’économie mondiale et des enjeux qu’elle vivent, je vous invite à visionner la vidéo d’ouverture du sommet 2016.