Quoi que nous fassions, nous utilisons notre cerveau. Que ce soit pour des activités de la vie quotidienne ou professionnelles, chaque geste ou pensée passe par nos cellules grises. Je vous propose deux articles pour mieux comprendre les deux modes de fonctionnement de notre cerveau et vous aider à être performant dans toutes les situations.
Dans ce premier article, je vous explique comment stimuler votre cortex préfrontal. Ces concepts sont détaillés dans l’ouvrage The leading brain de Friederike Fabritius (Disponible en anglais seulement).
Dans un deuxième article, vous apprendrez comment tirer profit de la « mémoire des muscles ». Localisée dans vos ganglions de la base, c’est le concept japonais mi ni tsukeru.
Les deux modes de fonctionnement de l’être humain
Sans rentrer dans les détails techniques, le cerveau est divisé en plusieurs parties. Le cortex préfrontal est le siège des décisions complexes, de la créativité et de l’invention. À contrario, les ganglions de la base gouvernent nos routines.
Ainsi, lorsqu’on apprend à conduire une voiture, le cortex préfrontal reçoit toutes les informations, les analyse et décide des actions. Avec le temps, notre maitrise augmente, et ce sont les ganglions de la base qui prennent le relais.
S’il vous arrive quelquefois d’arriver quelque part sans vous être rappelé de la route, c’est que votre cortex préfrontal était occupé à autre chose, pendant que les ganglions de la base vous conduisaient à bon port. Tant qu’il n’y a pas d’urgence (piéton qui traverse devant), ils font le travail parfaitement.
Avoir un bon niveau de stress
Un des facteurs les plus influents de notre fonctionnement est le stress. Nous sommes sortis des cavernes, il y a finalement peu de temps et notre cerveau n’est pas encore complètement adapté à notre nouvelle réalité.
Quand il n’y a aucun stress, le cortex préfrontal ne fonctionne pas. C’est dimanche après-midi, il pleut, vous n’avez rien à faire. Votre cortex préfrontal « dort ». Vous avez faim et le réfrigérateur est vide. Alors, il se « réveille » et trouve des solutions « innovantes ».
Toutefois, trop de stress l’empêche de fonctionner. Si vous êtes face à un ours, ce n’est pas le moment de trouver la meilleure des solutions, d’évaluer différentes possibilités, de combiner plusieurs options pour en trouver une optimale. Il faut agir tout de suite.
Pour être performant, il vous faut donc vivre une petite peur ! Elle va générer un petit pic de stress, qui va stimuler votre cerveau. Cette « petite peur » peut être une échéance, une difficulté que vous rencontrez ou encore une nouveauté.
D’une façon générale, il faudrait toujours avoir des « petites peurs ». Si personne ne s’intéresse à ce que vous faites et comment vous le faites, vous risquez de tomber dans le « boreout« , aussi grave que le burnout.
S’amuser pour être performant
Vous l’avez déjà vécu : le temps passe plus vite quand on s’amuse. Pourquoi ? La réponse est dans les hormones et notamment celle de plaisir : la dopamine. C’est une des révolutions dans le domaine de l’apprentissage, tant chez les enfants que chez les adultes. On apprend mieux et plus quand on s’amuse. C’est ce que l’on appelle désormais la « gamification ».
D’une façon générale, plus vous accomplissez des tâches qui vous font plaisir ou que vous aimez faire, plus vous serez performant.
Quand on parle de bonheur au travail, on pense souvent à l’environnement. Mais pour stimuler le cortex préfrontal, c’est bien dans la tâche qu’il faut trouver du plaisir. Peut importer que vous aimiez compiler des chiffres, écrire des programmes ou trouver des erreurs: pour être performant, il faut que votre emploi vous procure des tâches qui vous amusent !
D’une façon générale, ce plaisir vient avec la compétence et l’autonomie. Plus vous maitrisez ce que vous faites, plus vous aurez de plaisir à le réaliser.
Comment rester concentré ?
Dans un monde de distraction continue et de réduction de la durée d’attention, la concentration est plus difficile. Mais elle n’est pas impossible. Vous pouvez l’améliorer avec du yoga ou de la méditation. Vous pouvez également « éliminer » les distractions en rangeant votre cellulaire (téléphone intelligent) ou fermant la porte de votre bureau.
Au final, la peur et le plaisir devraient suffire à vous garder concentré. C’est le fameux état de « flow ».
Si la tâche à accomplir est intéressante et stimulante, il n’y a pas de raison que vous soyez distraits. La plupart des activités brise-glace et de cohésion d’équipe jouent sur ces aspects. En proposant des activités différentes, elles s’assurent que les participants s’amusent, tout en ressentant une petite inquiétude ou vivant un défi. Ils sont ainsi concentrés dans le moment et participent totalement à l’activité.
En conclusion, les trois clés pour être performant
Pour être créatif, trouver de nouvelles idées ou innover, il faut stimuler son cortex préfrontal. Sa performance s’appuie sur:
- une petite dose de peur,
- une grande dose de plaisir,
- de la concentration.
À vous de trouver ces trois ingrédients, ou de les donner à votre équipe!