La sécurité aéroportuaire s’est renforcée ces dernières années. Avec l’augmentation des contrôles, le matériel et surtout le personnel augmentent le cout du passage de chaque passager. Cout que les compagnies aériennes répercutent évidemment à leurs clients. Ces derniers grognent sur la hausse des prix, alors les aéroports doivent réduire leurs couts, tout en maintenant ou rehaussant la sécurité. L’automatisation de certaines tâches peut les aider, comme je l’ai vu à l’aéroport de Las Vegas ou d’Auckland.
Choisir ce qu’il faut optimiser
La première étape consiste bien entendu à observer la situation et identifier le goulot dans le processus. Au moyen de chronométrage, d’observation terrain (Gemba) et de cartographie, on peut dresser la séquence du processus.
Il y a deux façons d’optimiser le processus de sécurité aéroportuaire.
- Du point de vue du client (donc du passager), afin de réduire le temps qu’il met à passer le contrôle de sécurité, ainsi que le stress associé.
- Du point de vue de l’agente de sécurité, donc de celui des couts d’exploitation et des frais aéroportuaires facturés au passager.
Les deux viennent servir le passager : le premier réduit son temps de transit, le deuxième réduit son cout de voyage. Je vous laisse deviner l’approche choisie en général.
Suite à des observations, il se trouve que c’est souvent le client qui est le goulot d’étranglement pour le passage de la sécurité : il doit sortir ordinateur, tablette, produits liquides, retirer ses chaussures, sa ceinture, vider ses poches, quitter sa veste, présenter sa carte d’embarquement. L’agente de sécurité a largement le temps de visualiser et analyser le contenu de son sac… Les logiciels d’assistance à la détection de liquides ou autres substances se sont grandement améliorés depuis quelques années.
Un exemple d’automatisation de la sécurité
Vanderlande propose un équipement pour supprimer ce goulot. J’ai ainsi pu tester Scannojet de la solution Pax Optima. La première étape, la préparation des effets du voyageur pour passer aux rayons X, est démultipliée. Il y a maintenant trois postes en parallèle pour que les voyageurs se préparent. Le goulot devient donc l’agente de sécurité qui observe les valises aux rayons X. Ça tombe bien, elle est maintenant active 100 % de son temps payé. Avant, elle passait sans doute 30 à 50 % de son temps à attendre que des bagages entrent dans la machine.
Les nouveaux bacs sont aussi plus grands, ce qui réduit d’environ 10% à 30% le volume de bacs à traiter, puisque plus de sacs sont placés dans un même bac, et les souliers peuvent se glisser à côté de la valise.
Enfin, leur système propose de réduire une tâche à non-valeur ajoutée, source de maux de dos : déplacer des bacs. Le nouveau système ramène automatiquement les bacs dès qu’ils sont vidés. Une caméra placée au bout du tapis s’assure que le bac est vide avant de déclencher son retour vers le poste de préparation. C’est une bonne utilisation de la vision industrielle et une réduction de la manutention manuelle.
Les agentes de sécurité peuvent ainsi se concentrer sur des tâches à plus grande valeur ajoutée : le guidage et contrôle des voyageurs et de leurs bagages.