Pour faire face à la compétition, ou améliorer votre performance dans une période économique plus difficile, vous pensez peut-être à la recette magique « lean ». L’excellence opérationnelle apporte en effet des résultats qui peuvent parfois faire penser au miracle. Toutefois, les écueils sont nombreux, et heureusement, connus. Je vous propose de les regarder, afin de vous guider vers le succès !
Piège 1 : Manque de promoteurs
Dans une organisation d’une centaine ou de plusieurs milliers de personnes, il est primordial de s’appuyer sur une masse critique de promoteurs, qui croient en l’excellence opérationnelle et savent ce qu’elle peut apporter. Sans ces précieux promoteurs, il sera impossible de réussir la moindre activité.
Le plus simple est d’obtenir le « sponsorship » du plus haut dirigeant de l’organisation. Le message sera alors relayé plus facilement. Il est également possible de créer des promoteurs suite à la réalisation de petits gains rapides. De proches en proches, vous allez ainsi convaincre vos collègues, leurs gestionnaires et dans une suite logique, d’autres équipes.
Quand vous serez plus nombreux à garnir les rangs des promoteurs, vous pourrez alors compter sur le poids de cette masse critique pour obtenir les décisions nécessaires et ainsi passer à l’action !
Piège 2 : Départ du promoteur
Comme expliqué précédemment, l’idéal est d’avoir le plus haut dirigeant de l’organisation comme promoteur officiel de la démarche. Étant donné que l’excellence opérationnelle requiert souvent un changement de culture, c’est la voie la plus facile.
Toutefois, pour se prémunir du départ de cette personne, il faut que l’ensemble des hauts dirigeants, ainsi que le conseil d‘administration s’approprient les concepts de l’excellence opérationnelle.
Être en accord avec la démarche ou avoir confiance dans celui ou celle qui l’implante est une chose. Comprendre la façon dont elle va contribuer au succès de l’organisation en est une autre ! Celle-ci demande de l’investissement personnel dans de la formation, ainsi que l’étude d’ouvrages de références qui aiderons à bien saisir les nuances et les principes philosophiques fondateurs à l’origine des outils.
Piège 3 : Se limiter à une logique de réduction des coûts
La mise en œuvre des outils dans la seule finalité de réduire les coûts est la cause d’échec la plus fréquente. En effet, les concepts sont détournés de leur essence dans le but de justifier une opération de réduction de coûts. Il est certain que l’excellence opérationnelle contribue à réduire les coûts, mais ce n’est jamais son objectif premier.
À l’aide de consultants experts ou d’employés qualifiés, il sera possible de faire avancer certains projets de rationalisation et obtenir des gains de plusieurs milliers de dollars chaque année.
Toutefois, les gaspillages et les pertes risquent de réapparaitre rapidement. En effet, dans une chasse aux coûts, on se trompe parfois d’objectif : en réduisant les coûts d’une fonction, on augmente de facto ceux d’une autre. Plus de détails dans l’article Voler à contre-courant.
Piège 4 : Échec d’un ou plusieurs projets
Je n’ai pas échoué, j’ai seulement trouvé 10 000 moyens qui ne fonctionnaient pas.
Thomas Edison (1847 – 1931), scientifique et industriel américain
Vous avez surmonté les premiers défis, et entamé votre premier projet, félicitations ! Toutefois, cette réalisation n’a pas peut-être apporté tous les résultats escomptés.
C’est le moment de prendre du recul afin de se questionner : Qu’est ce qui n’a pas bien fonctionné ? Pourquoi les résultats n’ont pas été pleinement atteints ? Vous êtes peut-être tombés dans un des trois premiers pièges (ou un des quatre autres de cet article). Peut-être manquez-vous de compétences à l’interne ? Quelque soit la raison, il faut s’améliorer et recommencer.
Pour bien démarrer l’implantation d’une culture d’excellence opérationnelle, il faut engager la haute direction dans la démarche. Puis, progressez, à petits pas, selon le principe du kaizen (amélioration continue et progressive).