Faites-vous des erreurs ? En avez-vous jamais fait dans votre carrière ou votre vie ? C’est normal de se trompe. Ce qui distingue les bonnes des mauvaises erreurs, c’est la façon dont nous réagissons après les avoir commises. Votre résilience détermine votre capacité à poursuivre malgré ces obstacles.
Une longue série d’erreurs positives
Vous souvenez-vous de vos premières erreurs ? Ce sont elles qui vous ont bâti. Agée d’à peine quelques mois, quand vous avez un peu trop tendu le bras vers un objet, vous avez découvert que vous pouviez passer du dos au ventre en bougeant votre corps. Plus tard, vous avez découvert la marche, au travers de plusieurs essais et erreurs de coordination. L’être humain apprend par l’imitation, l’expérimentation et surtout les erreurs. Combien d’entre vous ont essayé et appris de leur erreur que le feu brûle ?
Dès votre plus jeune âge, et au cours de l’ensemble de votre cursus scolaire, vos éducateurs et enseignantes vous ont laissé essayer. Ils et elles vous ont laissé faire des erreurs pour qu’ensuite vous trouviez les meilleures solutions.
La compréhension des erreurs
L’élément principal de l’apprentissage par l’erreur est la compréhension. Pour pouvoir apprendre, il faut comprendre. Si les enfants peuvent avoir besoin de plusieurs essais et erreurs pour comprendre, au niveau professionnel c’est un peu différent.
Certaines organisations ne tolèrent pas les erreurs, que ce soit en lien avec leur culture ou leur activité : l’erreur est inacceptable. Elles ont souvent un style de gestion bureaucratique, avec beaucoup de procédures écrites.
À l’inverse, les entreprises libérées offrent à leurs équipes le droit de se tromper, pour autant qu’elles apprennent de leurs erreurs. Ces organisations s’attendent à ce que tous comprennent et modifient leurs façons de faire, et même fassent évoluer toute l’organisation.
Les erreurs positives, source d’innovation
Les erreurs sont à la base de la démarche scientifique: observer le monde, faire des hypothèses, imaginer une expérience pour tester, obtenir les résultats et enfin les interpréter pour confirmer ou infirmer l’hypothèse.
Les erreurs peuvent produire des résultats assez intéressants pour une organisation. La découverte de choses nouvelles et inconnues passe souvent par cette avenue. Mais les exemples d’innovations issues d’erreurs pures sont rares. En général, une expérience qui donne un résultat négatif invite à observer plus attentivement, pour déterminer les éléments qui impactent le résultat.
Prenons l’exemple de la découverte de l’artémisinine dans le traitement du paludisme. La quinine et la chloroquinine fonctionnant de moins en moins bien, plus de 40 000 molécules furent testées, un peu au hasard, et sans succès. C’était dans les années 70. Tu Youyou commença par étudier d’anciens textes pour découvrir une plante, efficace contre les fièvres récurrentes, un des principaux symptômes du paludisme. De là, elle chercha à extraire le principe actif. Il lui fallut plusieurs essais pour trouver la technique et obtenir la molécule. Par la suite, elle poursuivit ses recherches pour améliorer la molécule et la combiner à une autre pour avoir les meilleurs résultats. Ses travaux ont reçu le prix Nobel de physiologie ou médecine en 2015.
Si un membre de votre équipe vous semble faire une erreur, que faites-vous ? Évaluez bien les risques qu’il fait courir à votre organisation, à ses collègues ou à lui-même. Évaluez également les apprentissages qu’il pourra en tirer et accompagnez-le pour qu’il apprenne le plus possible. Enfin, restez à l’écoute, car son erreur pourrait vous amener sur des pistes que vous ne connaissez pas !
Alors, échouez ! Échouez vite! Échouez beaucoup, tout en gérant les risques.